ENQUÊTE :
9ème baromètre du pouvoir d'achat
Pouvoir d'achat : 4 Français sur 10 impactés par la crise sanitaire
2 min
Après une année 2019 teintée d’optimisme, la crise sanitaire marque un coup d’arrêt significatif à cette tendance positive, en particulier pour les foyers les plus modestes. C’est ce que dévoile le 9ème baromètre annuel du pouvoir d’achat des Français.
Avant la crise, 12 mois d’embellie
Tous les chiffres le montrent : sur les douze derniers mois, le pouvoir d’achat des familles s’est maintenu ou a connu une augmentation. Ils étaient ainsi 45 % à l’estimer stable, soit 12 points de plus en un an ! À l’inverse, ils sont moins nombreux à trouver qu’il a diminué (44 %, -10 points). La part de ceux jugent leur pouvoir d’achat faible a diminué de 3 points (29 %), une baisse particulièrement sensible chez les jeunes et les plus de 65 ans (-7 points), ainsi que les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (24 % ; -6pts). La fréquence des découverts bancaires confirme la tendance : 40 % des Français, y compris les plus modestes, déclarent être à découvert au moins une fois par an, contre 45 % en 2019.
Le Covid frappe le budget des Français
L’arrivée de la pandémie a malheureusement brutalement mis fin à cette progression. Plus de la moitié des CSP-, des jeunes actifs et des chômeurs déclarent une dégradation de leur situation financière, comme près des trois quarts des commerçants, artisans et chefs d’entreprises. Un sentiment confirmé entre autres par le niveau du découvert bancaire qui connaît une forte hausse de 34 € sur un an (+41 € pour les ménages modestes) et s’élève désormais à 375 € en moyenne. Les aides financières proposées par le Gouvernement en début de crise peinent à combler le manque : les seuls 26 % des CSP- estiment qu’elles compensent, en partie, leur perte de revenus. En parallèle, les demandes de report ou d’aménagement de crédit progressent aussi : 14 % des foyers les plus fragiles y ont recours, soit deux fois plus que la moyenne des Français. Au final, ce ne sont pas moins de 449 € qui manquent chaque mois aux familles pour vivre confortablement, soit 22 € de plus que l’an passé.
Un moral fortement impacté
En toute logique, cette dégradation de leur situation financière mine le moral des familles. Près d’un sondé sur deux (48 %) s’inquiète à juste titre pour sa situation professionnelle : 26 % des ouvriers, 24 % des CSP- et 22 % des employés ont subi un chômage partiel de 100 %, quand 6 cadres sur 10 maintenaient une activité à temps plein. En moyenne, 6 Français sur 10 (62 %) craignent une aggravation de leur perte de pouvoir d’achat dans les mois à venir, et ils sont même 3 sur 4 à ne pas croire à une amélioration sur les 12 prochains mois...
Des projets malgré tout
Dans ce contexte difficile, les Français continuent pourtant de faire des projets : 61 % d’entre eux déclarent vouloir engager des dépenses sur les 12 prochains mois, une tendance stable par rapport à l’année dernière (-1 point). La surprise vient plutôt du côté des CSP+, pourtant moins touchées par la baisse de pouvoir d’achat, qui envisagent de conduire moins de projets que l’an dernier (68 % contre 74 % en 2019). Une chute de 5 points qui traduit une certaine fébrilité quant aux éventuelles conséquences de la crise à moyen terme. Résultat, le recours à l’épargne personnelle pour financer ses projets est en hausse de 9 points (64 %), tout comme le paiement en plusieurs fois sans frais (37 %, +8 points). À l’inverse, le crédit à la consommation, qui engage sur le long terme, est en baisse de 10 points (27 %). Effet de confinement peut-être, ces sommes serviront à partir ou à être mieux chez soi :
- 59 % des consommateurs financeront un voyage
- 47 % songent à rénover leur logement
- 41 % à acheter un bien électroménager
- 34 % choisiront d’acheter des meubles
Interview d’expert : Julie Gaillot, directrice du pôle Society à CSA Research
Méthodologie de l'enquête
Étude CSA Research pour Cofidis France, réalisée par questionnaire auto-administré du 27 avril au 5 mai 2020 auprès d’un échantillon représentatif de 2 011 Français âgés de 18 ans et plus, construit selon la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de profession du répondant, de région et de taille d’agglomération.
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